Souvenez-vous, en mars 2013, le Receveur communal d’Ixelles s’était fait flinguer parce qu’il avait osé affirmer que le budget pour l’année 2013 ne tenait pas la route. Dans un rapport officiel, il avait notamment souligné que les recettes étaient largement surévaluées. L’oiseau de mauvais augure ! Finalement, les comptes 2013, fraîchement publiés, lui donnent raison… Une analyse du conseiller Ecolo Mathieu De Backer.


Ce jeudi 18 septembre, le conseil communal était amené à approuver les comptes 2013 d’Ixelles. Ces comptes sont le résultat du premier budget de la législature, marqué par une série de mesures d’austérité pénalisant lourdement la population (fermeture des restaurants communaux, augmentation de tarifs, etc.). Le groupe Ecolo-Groen avait dénoncé ces choix, mais aussi le côté irréaliste de ce budget, qui tablait sur une série de recettes hautement improbables.

Aujourd’hui, c’est donc l’heure de confronter l’analyse politique aux faits… Et l’échevine des Finances l’a reconnu elle-même : le résultat est inférieur de trois millions d’euros par rapport au budget initial ! En cause, essentiellement : des recettes inférieures de huit millions, l’échevine avouant que « le Collège doit encore s’améliorer dans l’établissement d’un budget-vérité, plus conforme à la réalité des recettes ».

Et pourtant, la majorité avait été prévenue, non seulement par l’opposition, mais aussi par le receveur communal lui-même, qui indiquait que « Certaines taxes sont surévaluées. En 2012, la concession « Vinci Park » a rapporté deux millions. Le budget 2013 compte sur 4,250 millions. L’estimation du service Mobilité est plus raisonnable : 3,4 millions. » Au final, quel résultat enregistre cette concession au compte 2013 ? 3 461 000 €…

Et, hélas, ce n’est pas la seule recette surévaluée ! Ainsi, la taxe sur l’occupation temporaire de la voie publique couvre la moitié des recettes espérées. Et il en est de même avec la taxe sur les emplacements de parcage, les droits de passage gaz-électricité, et toute une série de prestations (les loyers, les frais funéraires, la délivrance de documents administratifs et de renseignements à la population, etc.). Et ce, malgré l’augmentation parfois importante des tarifs de ces services !

Ce qui sauve la commune du désastre total, c’est d’une part le recours important aux réserves déjà mentionné… et, il faut le reconnaître, un effort important sur les dépenses, notamment sur les dépenses de fonctionnement. Mais là également, on peut discuter de l’opportunité de certains choix politiques. Les écologistes saluent évidemment la diminution de dépenses telles que les frais de représentation, les recours à des expertises privées parfois coûteuses, et évidemment les efforts faits en matière d’énergie… mais ils sont interpellés par la forte diminution des frais relatifs au personnel, en matière de formation, de déplacements, de vêtements de travail, d’examens médicaux, de service social…

Le groupe Ecolo-Groen ne peut que déplorer l’obstination de la majorité MR-PS-FDF dans ses choix budgétaires désastreux, qui pénalisent les Ixellois-es, et singulièrement les plus faibles d’entre eux.

rétroactes :
Le Soir du 26 février 2013
La Libre du 7 février 2013