Ces derniers mois plus de 450 habitants du quartier ont signé une pétition, se sont organisés en Comité et ont interpellé le Collège en conseil communal du 19 septembre afin de dénoncer la démolition d’une maison à colombages et la disparition programmée de son jardin, qui est aussi le dernier espace vert du quartier.

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Après analyse, l’objectif du promoteur n’a aucune autre ambition que de réaliser une opération très rémunératrice de pure spéculation immobilière avec la construction de deux immeubles de 12 appartements de standing sans aucune autre ambition environnementale ou sociale. Dans ce projet déjà retoqué en 2009, la Commune s’apprête à délivrer un permis d’urbanisme après la réunion de concertation qui se tiendra le mercredi 25 septembre (17h30 à la Maison communale).

Suite à l’interpellation citoyenne en conseil communal, le conseiller Bertrand Wert a réagi au nom du groupe ECOLO-GROEN, en rappelant la volonté du premier groupe d’opposition de tout faire, en coordination avec la Région, pour favoriser la construction de logements sociaux et moyens, et de lutter contre la spéculation immobilière qui frappe très durement les ixellois-es.

Il a demandé à l’échevine en charge de l’urbanisme, Nathalie Gilson, de refuser le permis de construire, et à la nouvelle échevine en charge du logement et des contrats de quartier, Caroline Désir, d’intervenir en suivant les recommandations du contrat de quartier qui prévoit en « projet de réserve » : « d’acquérir le bien afin de préserver le caractère vert du site et d’y développer, dans un second temps, un nouveau bâtiment d’une volumétrie qui maintienne la perspective sur le pont de l’avenue de la Couronne et qui permet de préserver le caractère vert de l’ensemble du site. Ce bâtiment pourra être destiné au logement (à caractère social ou conventionné) ou à un équipement (par exemple une crèche). » (source : http://www.ixelles.be/site/fr/download/contrats/maelbeek/phase3.pdf p.77)

Pour le refus de permis il a rappelé et soutenu les arguments apportés par les habitants : densité extrême du quartier (plus de 18.300 hab/km2), imperméabilité déjà très avancée du bassin versant, risque très élevé d’inondations, structure instable du sol composé de remblais, côté remarquable du site avec la proximité du pont Gray-Couronne, l’un des plus impressionnants viaducs de Bruxelles.

Pour les solutions, il s’est appuyé sur la proposition du contrat de quartier et a demandé à la nouvelle échevine de marquer le début de sa mandature (elle prêtait serment le soir même) par un geste fort, s’appuyant sur sa double compétence du logement et des contrats de quartier.

Sans surprise, les deux édiles ont déserté en rase campagne, laissant le champ libre aux spéculateurs immobiliers. La situation du logement social sur Ixelles reste et demeure catastrophique et la tendance est loin de s’inverser. Les prix flambent et les ixellois(es) ne peuvent plus se loger sur la commune la plus chère de Belgique. Bertrand Wert a insisté sur le fait que toutes les occasions devraient être saisies pour développer l’offre sociale. Or là, au contraire, avec l’exemple très symbolique de la rue Kerckx, le Collège ne donne pas les bons signaux en s’apprêtant à accorder le permis de construire pour des logements privatifs.

Comme l’ont excellemment pointé les habitants lors de leur interpellation, le Collège nage en pleine schizophrénie entre une volonté de promouvoir le logement social sur cette parcelle à travers le contrat de quartier dont elle est membre et, de l’autre, un Collège qui s’apprête à valider cette construction, en baladant ceux qui l’écoutent promettant d’être plus sociale ailleurs… La prochaine fois… La spéculation immobilière a décidément de belles heures devant elle à Ixelles.